Plage du Lavandou

http://www.varmatin.com/vie-locale/une-experimentation-pour-lutter-contre-lerosion-et-casser-les-codes-au-lavandou-815015

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Le maire Gil Bernardi a symboliquement participé aux travaux de pose des piquets pour protéger la plage. Les travaux doivent s’achever ce vendredi. Photo DR

Face aux menaces que fait peser l’érosion du littoral sur cette partie du linéaire lavandourain, particulièrement exposé l’hiver, et après la pose de sacs de sable depuis deux ans et en attendant l’implantation d’un récif brise houle (toujours à l’étude), le maire Gil Bernardi a souhaité expérimenter, sans attendre et en étant même "un peu provocateur", confie-t-il, un nouveau dispositif.

Accélération de l’érosion

Les 200 piquets en bois ont vocation "à casser la puissance des vagues qui déferlent sur la plage et donc à réduire les mouvements sédimentaires, et protéger le perré, la promenade et la route", détaille l’édile. Cette solution s’inspire de dispositifs en place le long du littoral atlantique soumis par ailleurs à la problématique des marées.

"Notre littoral est surveillé depuis 12 ans et nous savons que depuis 2020 il y a une accélération de l’érosion sur les plages du centre-ville (...). C’est une tentative de casser la vague mais aussi de casser les codes, de ne pas toujours être à la remorque d’une réglementation uniforme ou changeante et d’être à l’écoute des élus qui travaillent sur le terrain (...). Nous avons au Lavandou une expérience dans la lutte contre l’érosion à Cavalière (avec un récif artificiel). Les choses ont marché", argumente l’élu.

Cet aménagement, décidé sans autorisation, celui qui est par ailleurs président du syndicat des communes du littoral du Var le voit aussi comme l’occasion de réclamer "un droit à l’expérimentation, à l’adaptation, et à la différenciation. Le partenariat avec l’État est nécessaire mais quelques fois, il faut faire preuve d’un peu d’ardeur", souffle-t-il, dénonçant les lenteurs de l’État et la multiplication des études.

"Nous n’avons plus le temps d’attendre"

"Vous savez, la population, quand elle se promène sur les plages, elle ne comprend pas que les choses n’avancent pas. Le constat est que nous n’avons plus le temps d’attendre. Il faut essayer. Rendez-vous dans 5-6 mois."

L’expérimentation, dont le coût est d’environ 1.000 euros, s’achèvera au printemps et les résultats évalués. "Si ça ne marche pas, nous en ferons du bois de chauffage, rigole le maire. Mais nous aurons fait quelque chose."

 

Commentaires

  • URSAT Paul

    1 URSAT Paul Le 02/01/2023

    Il faudra un effort supplémentaire aux Maires de Paca pour faire valoir leur volonté -et légitimité- d'action sur leurs plages, plutôt que d'en laisser la gestion à des Services centralisés plus administratifs que techniques .
    La lettre ci-dessous a été adressée à Monsieur le Maire du Lavandou.

    SAND UP LITTORAL Strasbourg le 18-12-2022
    22, rue des Carolingiens
    67200 Strasbourg
    Ursat.paul©orange.fr
    0668126343 Monsieur le Maire du Lavandou

    PJ : -article CFL des Journées de Chatou 2022 et avis
    -synthèse des Procédés

    Monsieur le Maire,
    De récentes démarches concernant la lutte contre l’érosion émanant directement des Communes s’invitent utilement dans le débat : par référence aux résultats médiocres constatés sur des ouvrages et projets régionaux, un défaut d’expérimentation est mis en avant.
    C’est effectivement le cas : la gestion actuelle des études est très orientée sur les « modèles » - numériques ou analogiques –, technique moderne d’aide à la décision, certes, mais qui ne sauraient remplacer l’analyse approfondie des phénomènes physiques en cause, ni l’expérimentation sur site, plus réaliste.
    Un procédé - relativement nouveau - a été proposé en PACA depuis 2019, à base de Rechargement/Rehaussement de plage et d’avant-plage : le PLT-Littoral (PLT pour Protection Long Terme).
    Le procédé a été présenté au Centre Français du Littoral lors des XVII Journées de Chatou-EDF du 11 au 13 Oct. 2022). Un avis du CFL sur le procédé est annexé.
    L’innovation n’est pas dans le Rechargement lui-même qui est une technique ancestrale mais dans le dispositif de seuil immergé qui permet de préserver les apports, sans nuire à l’accrétion naturelle. Du rehaussement de la plage découle un gain de largeur d’estran significatif, condition d’un meilleur équilibre hydro-sédimentaire. Or, il n’existe pas de « modèle », ni de « calculs savants » pour en démontrer l’efficacité : le dispositif proposé -issu des techniques de la Terre armée - nécessite justement une démarche expérimentale par mise en œuvre d’un plot de présentation en vraie grandeur, observable par tous.
    Il faut en effet convaincre toutes les parties prenantes : celles qui financent les coûteux apports périodiques en sable- matériau noble de plus en plus rare-, celles qui sont attachées à la préservation des herbiers de posidonies, celles qui n’acceptent pas la « bétonisation des côtes » ou celles qui déplorent la disparition des plages et contestent le « laisser faire par la nature » en dépit des infrastructures touristiques qui font l’attractivité de la Région… sans oublier une analyse des pollutions induites, curieusement négligée avec les procédés en cours.
    La réalité est que le bilan par un organisme indépendant des procédés disponibles n’a pas été fait.
    En pratique, l’innovation proposée s’est fixée un objectif réaliste, adaptable au cas par cas : un gain de profondeur de plage de 15 à 25 m avec le cas échéant, une protection contre la submersion. Ces améliorations de l’existant seront suffisantes au ré-équilibrage hydro-sédimentaire de nombreux sites actuellement en perdition.
    Intégralement immergée, non visible mais aisément récupérable, l’installation d’un PLT-Littoral s’adapte aux sites et ne constitue pas une artificialisation au sens de la Loi Climat. Sa mise en œuvre nécessite 4 à 5 mois de préparatifs. Son coût se partage approximativement pour moitié entre les apports nécessaires en sédiments et sa fabrication et mise en oeuvre.
    La prise de conscience actuelle sera -t-elle suivie d’une réalisation concrète ?
    Je vous prie d’agréer Monsieur le Maire mes respectueuses salutations et me tiens à votre disposition pour une proposition d’ouvrage de présentation qui serait mise en œuvre par une entreprise régionale.
    Paul URSAT
    Ingénieur ECN en retraite
    Géotechnicien-Mécanique des Sols et Terrassements
    SAND UP LITTORAL – le Beausset
    Contacts : URSAT Paul -22 rue des Carolingiens 67200 Strasbourg-
    ursat.paul©orange.fr 0668126343

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